Le 5 septembre dernier, Emmanuel Macron a tenu une conférence de presse sur la crise de l’énergie que connaît la France et plus majoritairement l’Europe. Il appelle les Français à une plus grande sobriété énergétique avec un objectif 10 % d’économie d’énergie d’ici 2 ans.
En effet, conséquence de la guerre en Ukraine, la France n’est plus livrée en gaz russe depuis le 15 juin dernier ; l’État ayant condamné le comportement de la Russie dans la guerre en Ukraine, Moscou a suspendu ses exportations de gaz vers la France ainsi qu’à un certain nombre de pays européens. Pour rappel, le gaz russe représente plus de 17 % des importations de gaz français. Même si c’est beaucoup moins que nos voisins Allemands par exemple, cela reste considérable, notamment au regard du marché européen sur l’énergie.
Lors de son allocution le Président français a ainsi précisé que “si nous savons collectivement nous comporter de manière plus sobre, il n’y aura pas de rationnement et pas de coupures. »
Il ajoute que “chacun à son rôle à jouer” pour la sobriété énergétique et que “la meilleure énergie est celle qu’on ne consomme pas”.
Au micro de France Inter, Elisabeth Borne, la Première Ministre, encourage, elle, les entreprises à une plus grande sobriété énergétique, et appelle chacune d’entre elles à établir leur propre plan de sobriété.
Face à ces différentes injonctions de la part du gouvernement, à quoi les entreprises doivent-elles s'attendre ?
Pour faire face à l’augmentation des prix de l’énergie et à une possible pénurie, les entreprises vont devoir réduire leur consommation. L’objectif premier étant d’éviter le “rationnement” en matière énergétique.
Mais leur est-il possible de diminuer de 10 % leur consommation ?
Pour Vincent Sciandra, fondateur de Metron, startup spécialisée dans la Green Tech, un tel objectif est réalisable, mais implique cependant des changements drastiques dans les modes de fonctionnement des entreprises.
Afin d’accompagner et d’aider les entreprises, Elisabeth Borne travaille avec le gouvernement et des chefs d’entreprises sur un possible mécanisme de “droit à consommer”, inspiré du projet de droits à polluer de l’économiste canadien John Dales.
Le principe est simple en apparence : distribuer à chaque entreprise une certaine quantité de droits à consommer. Le montant total des droits à consommer distribués aux entreprises doit correspondre à un niveau de consommation d’énergie acceptable. Une entreprise très énergivore qui dépasserait ses quotas sera contrainte d’en acheter à une entreprise moins gourmande en énergie. Ce mécanisme permet donc d’encourager les entreprises à consommer moins et à investir dans de nouvelles technologies moins consommatrices.
Cependant, ce projet est encore très théorique, alors que la rentrée est déjà bien entamée.
Les actions attendues de la part des entreprises consistent donc aujourd’hui en :
- la création d’un plan de sobriété propre à chaque entreprise en septembre
- la nomination d’un ambassadeur par entreprise, sur le même modèle que celui des référents Covid
- l’adoption de moyen de mobilité plus propres de la part de leurs salariés
Que doit-on entendre par “ambassadeur de la sobriété” ?
Elisabeth Borne, lors de son allocution devant les plus grands chefs d’entreprise, a demandé aux entreprises de désigner au sein de leur structure un “ambassadeur de sobriété”. Il doit s’assurer au sein de son entreprise de la mise en place des mesures définies préalablement et de l’information des salariés. L’ensemble du personnel est mis au courant de sa nomination et ses missions. Enfin, dans le cas des entreprises de petite taille, le dirigeant peut endosser cette responsabilité.
Cependant, ces mesures sont-elles indicatives ou obligatoires ?
Pour le moment, le gouvernement n’a pas prévu de s’assurer de l’adoption de ces mesures par des moyens de vérifications ou de contrôle.
Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des petites et moyennes entreprises, précise que “ce n’est pas notre état d’esprit du tout”. C’est dans l’intérêt des entreprises de réduire leur dépense. Reste à savoir comment s’assurer du respect de ces mesures…
Focus sur les premières pistes du groupe de travail “Industrie”
Le 7 septembre dernier s’est tenu le premier groupe de travail “Industrie “ qui réunissait des professionnels du secteur afin d’échanger autour des enjeux énergétiques. Les différents représentants ont échangé sur plusieurs mesures et méthodes afin de limiter le gaspillage énergétique et d’organiser la sobriété énergétique du secteur de l’industrie.
Aux mesures de bons sens, comme notamment une baisse du chauffage ou bien une meilleure gestion de l’éclairage (qui peuvent entraîner jusqu'à 70 % de dépenses en moins), s’ajoutent des mesures propres au secteur industriel.
Ces dernières portent essentiellement sur :
- les chaînes de logistique
- les processus industriels
- l’organisation du travail au sein des entreprises
Concernant les processus industriels, l’initiative “IDécarbone” a été présentée par le comité “Nouveaux Systèmes Énergétiques”. Cette initiative vise à mettre en relation les entreprises et les professionnels souhaitant décarboner, mais avant tout à référencer les solutions de décarbonation.
La Fédération des Industries Ferroviaires a aussi ajouté que l’innovation était favorable à une meilleure gestion de l’énergie. Elle prend notamment l’exemple du “TGV du futur” qui optimise l’énergie et qui possède un système de récupération de celle-ci au moment du freinage.
Enfin, un grand nombre d’acteurs du secteur ont manifesté leur volonté de mieux partager leurs bonnes pratiques et idées.
À propos de m-work
Sur ce sujet en particulier, m-work,solution de gestion du télétravail, permet aux entreprises de piloter leur organisation afin d’optimiser la venue au bureau, et donc de réduire leur consommation.
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