Avec les bouleversements récents auxquels ont fait face les entreprises, de l'inflation jusqu'à la crise sanitaire, l'organisation du travail a été bouleversée. Les professionnels RH ont tant bien que mal dû s'adapter, et structure désormais leur réflexion, pour adapter le cadre législatif à ces évolutions.
Ainsi, l’ANDRH, Association Nationale des DRH a récemment fait part de ses propositions en matière d’organisation du travail, après un mois de sondage en février auprès de 513 décideurs de tous secteurs.
Quelles adaptations du Code du Travail aux nouveaux enjeux RH ?
L'inflation : un facteur de préoccupation pour les RH
Plusieurs thèmes clés sont remontés de cette étude, dont l’inflation, qui a un impact direct sur les moyens des entreprises et leur politique de rémunération.
Il est en effet primordial d’être résilient et d’optimiser ses investissements : réduction des coûts immobiliers et énergétiques notamment, pour réussir à proposer des rémunérations attractives aux talents, tout en ayant un espace de bureau moderne et en phase avec les enjeux de l'entreprise.
Retrouvez notre article sur l'aménagement du flex-office
Adapter le Code du Travail à la flexibilité
Les DRH interrogés pour cette étude admettent ainsi unanimement que la crise sanitaire a bouleversé l'organisation du travail.
Pour répondre à ces changements, 84% des répondants estiment qu'il est primordial de modifier le Code du travail et considèrent en priorité :
- La simplification du suivi du temps de travail, et notamment sa comptabilisation en paie ;
- La clarification de la responsabilité de l'employeur en matière de santé, QVCT et prévention en télétravail.
Ainsi, l’ANDRH demande d’intégrer ces éléments au Code du Travail, afin de répondre de façon pertinente et durable aux nouvelles attentes de flexibilité des collaborateurs.
Le vice-président de l’association, Benoit Serre, met ainsi en avant l’importance de garantir, malgré ces évolutions, des conditions de travail adaptées pour les collaborateurs. En effet, pérenniser le travail hybride - mélange entre télétravail et bureau - nécessite une vigilance accrue quant à la santé et la sécurité du collaborateur (QVCT).
Sur des modèles plus ambitieux encore, comme la semaine de 4 jours, on constate que l’on est encore au début de la transformation : 3% des RH interrogés l’ont mise en place, essentiellement dans des structures de petite taille. Le sujet, s’il n’est pas encore au centre de toutes les discussions, commence en tout cas à germer dans l’esprit des entreprises, avec 61% des décideurs qui y sont favorables sous certaines conditions.
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Éduquer sur l'emploi des seniors
Sujet épineux et au centre de tous les débats avec les discussions en cours autour de la réforme des retraites, l’emploi des seniors est une problématique perçue comme très urgente.
Près de 2/3 des sondés se prononcent en faveur d’un plan 1 senior 1 solution, calqué sur celui qui avait été construit pour l’emploi des jeunes pendant la crise Covid.
En effet, il apparaît urgent de rendre l’emploi des seniors plus attractifs via :
- Des mesures incitatives d’embauche ;
- Des réductions de charge ;
- Une augmentation du financement de la formation pour s’adapter aux nouveaux métiers ;
- Une communication et formation accrue pour évangéliser sur l’employabilité des seniors.
L’emploi des plus de 55 ans lui-même n’est pas un sujet simple et unifié, avec une différence à faire entre les 55-59 ans et 60-64 ans.
En résumé, l'étude menée par l'ANDRH met en évidence l'importance d'adapter le Code du travail aux nouveaux besoins des collaborateurs et attentes des talents en matière de flexibilité, en particulier avec la généralisation du travail hybride. Il est également urgent de résoudre la problématique de l'emploi des seniors, et d’adresser les conséquences de l’inflation sur les moyens de l’entreprise.
Il est donc essentiel pour les entreprises de rester vigilantes et de s'adapter aux évolutions du marché du travail afin de garantir des conditions de travail adaptées pour tous les collaborateurs.